vendredi 15 avril 2011

La Côte d'Ivoire dans les ténèbres

Exactions et exécutions ciblées en Côte d’Ivoire

A proximité et dans le silence de la force Licorne et de l’ONUCI
Je suis saisi d’appels téléphoniques concordants venus d’Abidjan faisant état de massacres et d’exécutions ciblées de personnalités ivoiriennes et de ressortissants proches du camp politique du Président Laurent Gbagbo.
Il est question des assassinats (hormis celui connu du Ministre Désiré Tagro) et des disparitions inexpliquées d’anciens ministres et collaborateurs du Président sortant, ainsi que de contrôles d’identité sur une base ethnique. Dans les régions forestières du Sud, des villages sont brûlés et des autochtones chassés avec une optique de (re)peuplement. De même, les maisons libérées à Abidjan sont pillées et occupées par les membres des milices des forces des ex-rebelles.
J’ai sollicité Amnesty International pour que cette organisation attire l’attention de l’équipe du Président Alassane Ouattara sur ces crimes et disparitions. Ci-joint les derniers communiqués diffusés par Amnesty International.
Je propose également que les forces de l’ONUCI réhabilitent au plus tôt les commissariats de proximité pour y installer les gendarmes des Nations Unies, afin de faire revenir la paix et la sécurité, et d’éviter ainsi la poursuite des assassinats ciblés (ethniques et politiques), en particulier dans les environs de quelques quartiers d’Abidjan : Yopougon, Treichville, Cocody, Koumassi, Marcory, Port-Bouët.
Il est urgent de dénoncer avec force les atrocités et le génocide en cours dans les régions à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Je demande aux représentants des médias internationaux présents à Abidjan de se déployer sur l’ensemble du territoire ivoirien afin de mener des reportages et faire connaître ces faits au monde entier.
Nous ne pourrions pas dire que nous ne savions pas ce qui se perpétrait actuellement en Côte d’Ivoire. Il est urgent de dénoncer ces assassinats et ces exactions, et ce génocide en cours.

Franco-ivoirien, Dogad Dogoui est fondateur du réseau AFRICAGORA, Président du mouvement indépendant FRANCE DIVERSITE, ancien membre de la Commission exécutive de l’UMP.







Source : La Croix


13/04/2011 16:36

La Côte d'Ivoire à l'heure des règlements de comptes


L’ONU et Amnesty International appellent à la fin des représailles contre les partisans de Laurent Gbagbo

Certains parlent de véritable chasses à l’homme. D’autres, de violentes représailles après la chute de Laurent Gbagbo, qui a été transféré mardi 12 avril vers le nord de la Côte d’Ivoire, selon l’ONU.

« D’après les témoignages recueillis par notre organisation, c’est l’heure des règlements de comptes, même s’il est très difficile de dire combien de personnes cela concerne », s’alarme Salvatore Saguès, du service recherche d’Amnesty International.

Des hommes armés, dont certains portaient les uniformes des Forces républicaines d’Alassane Ouattara, investissent depuis mardi 12 avril les quartiers réputés favorables à Laurent Gbagbo, notamment à Yopougon et Koumassi.

Ils cherchent avant tout des miliciens ou des hommes supposés appartenir aux partisans les plus acharnés du président déchu. Un témoin a raconté à Amnesty International comment un policier de la même ethnie que Laurent Gbagbo avait été appréhendé à son domicile et tué à bout portant sous les yeux de ses voisins.

Le président manque de contrôle sur ses troupes

« Ils bénéficient sans doute de dénonciations, poursuit Salvatore Saguès. Beaucoup de jeunes ont fui leur domicile dans la crainte d’être pris pour cibles. Le gouvernement ivoirien doit d’urgence condamner ces exactions avec force. »

L’ONU a également lancé un appel en ce sens auprès d’Alassane Ouattara. Mais les pillages montrent le manque de contrôle du président élu sur des troupes composées pour la plupart d’anciens rebelles.

« Le ralliement du patron de la gendarmerie et son appel à la reprise du travail devraient contribuer au retour à l’état de droit », espère cependant un humanitaire, dont les équipes vont tenter d’accéder aux populations pour la première fois depuis une dizaine de jours.

Les règlements de comptes se poursuivent également dans le pays. D’après Amnesty International, le village de Zissoko, à 300 km à l’ouest d’Abidjan, a été attaqué à plusieurs reprises par des forces armées favorables à Alassane Ouattara.

30 000 habitants de Bloléquin ont disparu de leurs maisons

Le chef du village, Gnagbo Matthias, a été enlevé. Entre Duékoué et Bloléquin, près de la frontière du Liberia, des observateurs étrangers témoignent aussi de villages à moitié détruits, déserts. Leurs habitants ont disparu en brousse. « Ils ont peur », assure un humanitaire français.

À Bloléquin, les civils ont d’ailleurs laissé la place aux partisans de Ouattara. Les 30 000 habitants n’ont toujours pas regagné leurs maisons. Ils ont fui les violences, qui auraient fait au moins une quarantaine de morts la semaine dernière, d’après les premiers éléments relevés par les enquêteurs des Nations unies.

« Les casques bleus de la mission de la paix des Nations unies sont absents des lieux, ce qui n’encourage pas la population à rentrer », observe Salvatore Saguès, qui appelle l’Onuci à muscler ses interventions.

Mercredi 13 avril, Alassane Ouattara a promis de demander à la Cour pénale internationale (CPI) des enquêtes sur les massacres commis dans l’ouest du pays. Il s’est par ailleurs engagé à relancer rapidement les exportations de cacao.
Olivier TALLÈS


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