mercredi 18 mai 2011

Frantz Fanon, un classique pour le présent, par Miguel Mellino


Demain (19 mai 2011, Ndt) s’ouvre à Naples une rencontre internationale dédiée aux "Damnés de la terre ». L’actualité dense d'un auteur qui résiste au refoulement de son oeuvre.
Le 6 décembre 1961, Frantz Fanon mourait à l’hôpital de Bethesda dans le Maryland. Né à la Martinique en 1925, psychiatre et philosophe devenu militant organique du Front de libération nationale algérien, Fanon meurt terrassé par la leucémie quelques jours après la publication  de son œuvre la plus connue : Les damnés de la terre. Anticolonialiste radical, mort malgré lui dans « le pays  des lyncheurs », rien ne convient mieux pour rendre l’état d’esprit qui traverse ce texte que rappeler sa lettre à un ami peu avant sa mort: « Roger, ce que je veux vous dire c’est que la mort elle est toujours avec nous et l’important n’est pas de savoir si l’on peut l’éviter, mais si l’on fait pour les idées qui sont les siennes le maximum. Ce qui me choque ici dans ce lit, au moment où je sens mes forces s’en aller, ce n’est pas de mourir, mais de mourir à Washington de leucémie aiguë, alors que j’aurais pu mourir, il y a trois mois face à l’ennemi, puisque je savais que j’avais cette maladie. Nous ne sommes rien sur cette terre si nous ne sommes d’abord les esclaves d’une cause, de la cause des peuples, la cause de la justice et de la liberté. Et je veux que vous sachiez que même au moment où les médecins avaient désespéré je pensais encore, oh dans le brouillard, je pensais au peuple algérien, aux peuples du Tiers Monde et si j’ai tenu, c’est à cause d’eux »[1]. Comme nous le savons, la cause pour laquelle Fanon lutta eut sa première importante victoire avec la conquête de l'indépendance de l'Algérie presque un an après cette lettre.
C’est à l'occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Fanon et de la publication de Les damnés de la terre qu’aura lieu les 19 et 20 mai à l'Université de Naples « L'orientale », un colloque international : «Frantz Fanon : Leggere I damnati della terra 50 anni dopo » («  Lire Les damnés de la terre 50 ans après »). 
Un succès mondial
Les damnés de la terre a été l'un des textes les plus populaires dans les années 1960 et 1970 dans le monde entier. Dans la plupart des pays coloniaux, il devint un des  principaux textes de référence pour chaque militant engagé dans les luttes de libération nationale : que ce soit contre d’anciennes puissances colonialistes décidées à garder leur propre domination, ou contre des gouvernements militaires et démocratiques « indigènes », mais considérés comme complices de la politique néocoloniale des États-Unis dans les trois continents du Sud du monde. Même à l'intérieur des États-Unis, le texte de Fanon ne tarda pas à devenir une sorte de manuel de formation révolutionnaire auprès de certains des groupes politiques les plus radicaux de cette période, à savoir sur les campus en révolte comme chez les activistes noirs du Black Power ou parmi les militants du Black Panther Party. Bobby Seale et Huey P. Newton, fondateurs des Black Panthers, considéraient que le texte de Fanon était d’une importance fondamentale pour les luttes antiracistes des communautés afro-américaines. Nous pouvons aussi rappeler que l'introduction du manifeste Black Power. The Politics of libération (de Stokely Carmichael et Charles Hamilton, 1967) se conclut par une référence au texte de Fanon. Tandis que l’immense popularité des Damnés dans les campus mouvementés de l'époque est quelque chose qu’on peut déduire de la haine exprimée par Hannah Arendt (dans son Sur la violence) envers tous ces jeunes blancs et noirs ensorcelés par « les pires excès rhétoriques de Fanon » et par son  « exaltation de la violence ».
En Europe, sa réception a été différente. Le texte eut certainement une notoriété et il y eut des adhésions enthousiastes, comme celles de Sartre et Simone de Beauvoir, de Giovanni Pirelli en Italie et du groupe d'intellectuels et militants rassemblés à Paris autour de la  revue Partisans. Mais dans l'ensemble, l'attitude réservée aux Damnés par les gauches et les milieux politiques européens les plus radicaux de l'époque, oscilla entre une acceptation «paternaliste », c'est-à-dire purement sympathique (plus que théorique et politique), le refoulement (conscient) et très souvent aussi la critique frontale. Les raisons de cette rencontre manquée entre la pensée politique radicale dominante dans l’Europe de ces années-là et le tiers-mondisme de Fanon ne sont pas difficiles à découvrir. Très schématiquement, on peut dire que le langage existentialiste, dialectique et humaniste de Fanon, son nationalisme intransigeant (bien que révolutionnaire et atypique), ses idées sur un prolétariat industriel européen, qu’il jugeait intégré dans le projet de domination capitaliste, et son accent constant sur les paysans et sur le sous-prolétariat urbain des pays moins avancés comme uniques sujets potentiellement révolutionnaires étaient des conceptions assez éloignées de ces « strutture del sentire »[2] particulières qui se sont peu à peu affirmés dans les milieux radicaux européens autour de1968.
Mais si c'est cela que nous dit l'histoire, pourquoi organiser à Naples en 2011 un colloque consacré à la relecture des Damnés de la Terre ? Le titre même du colloque nous suggère une première réponse : il y a aujourd’hui chez Fanon comme dans son texte quelque chose d’à la fois énigmatique et terriblement actuel qui continue à nous mobiliser. C'est précisément ce reste en excès pérenne, ce supplément de signification, qui assure la productivité des archives fanoniennes, c’est-à-dire qui  nous pousse constamment à lire le présent à travers Fanon et, vice versa, à lire Fanon à travers le présent. Ainsi par exemple : combien d'entre nous n'ont-ils pensé à Fanon et à son « manifeste pour la décolonisation » alors que les bombes de l'OTAN frappaient l'Afghanistan d’abord, l'Irak ensuite et maintenant la Libye ? Combien d'entre nous n’ont-ils jamais pensé à Fanon pendant les insurrections dans les banlieues parisiennes en 2005 ? Combien d'entre nous n’y ont-ils jamais pensé face aux invectives habituelles contre voiles et burqa de la part des gouvernements européens ou bien devant leur célébration continue contre le multiculturalisme, contre ce métissage qui connote désormais de façon irréversible nos espaces métropolitains ? Comment ne pas penser aux Damnés de la terre et à son programme pour la décolonisation de l'Afrique, quand on parle de la situation actuelle de pays comme la Côte d'Ivoire, le Zimbabwe et le Nigeria ? Ou face à ces révoltes qui, aujourd'hui, à quelques kilomètres de l'Italie, sont en train de bouleverser les bases politiques du Maghreb, c’est à dire justement de cette terre dans laquelle Fanon avait investi ses espoirs révolutionnaires ? Pourtant, même si le spectre de Fanon continue à apparaître derrière des événements comme ceux-ci, il n'est jamais facile de saisir nettement ce quelque chose de terriblement actuel qui émane de ses textes et qui les lie si viscéralement à bon nombre des phénomènes que nous avons sous nos yeux.  
Ainsi, cinquante ans après la publication de ce texte, Fanon continue à nous interpeller. Son cri désespéré, son indignation, ses choix radicaux face à la persistance de la violence économique et culturelle infligée pendant des siècles à des millions d'hommes et de femmes par le colonialisme et par le racisme, continuent à nous mettre à l'épreuve ; ils nous invitent une fois de plus à traverser ses textes non seulement pour cueillir quelque chose de plus du monde que nous avons devant nous, mais aussi pour nous confronter à ce reste insaisissable qui nous parle de leur incessante actualité. Pour tout cela, pour parvenir à une compréhension politique plus efficace de notre présent, relire  Les damnés de la terre peut se révéler aujourd'hui encore un exercice de grande utilité.
Un tout autre monde
La relecture de ce texte cinquante ans après ne suggère donc pas un pur exercice exégétique ou philologique. L'objectif ne peut pas se réduire à comprendre « ce qu'avait vraiment dit Fanon », comme récitait il y a quelques années une collection d'un célèbre éditeur italien. Il est clair dès le départ que les façons de lire Fanon, 50 ans plus tard, seront très différentes ; mais surtout que chacune de ces lectures privilégiera des priorités, ne pourra qu’être l'expression, face à la réalité, d'un positionnement - théorique et politique- particulier. C'est peut-être là justement un des enseignements fondamentaux qu’on peut tirer de Fanon : aucune connaissance n'est jamais désintéressée ; aucun savoir n'est jamais politiquement impartial. Chaque analyse culturelle et politique de la réalité, chaque énoncé, présuppose un positionnement, un choix précis, un camp. Fanon a été très clair sur ce point : les discours abstraits sur l’homme, sur l’humanité -comme ceux typiques de la tradition démocratique libérale occidentale ou de la phénoménologie existentielle européenne de Sartre, Freud et Merleau-Ponty- ne servent à rien si ce que nous avons devant nous n’est pas une condition humaine commune, mais un monde divisé hiérarchiquement, un homme amputé de son humanité, c'est-à-dire une  intersubjectivité entravée par la violence coloniale et par l'application séculaire au gouvernement des hommes de savoirs, de lois, de politiques et d’économies racialisées.
Il est clair que le monde de Fanon n'est plus notre monde, mais l’actualité de ses paroles tient au fait que nous sommes encore aux prises avec les effets de ce que, lui, il appela « Europe », c'est-à-dire une combinaison monstrueuse de capitalisme et racisme. Les mouvements de libération nationale ont gagné, mais ils ont aussi perdu.  Ou vice versa. Peu importe. Les deux options nous suggèrent la même chose : ce qui nous parle de l'actualité des archives fanoniennes, ce qui garantit sa non-classification par rapport à la mémoire et à l'oubli, est surtout son récit de la lutte pour la décolonisation, son projet postcolonial, dans sa «triple dimension », c’est-à-dire dans sa nature à la fois insurrectionnelle, constitutive et libératrice. Décolonisation signifiait en fait pour Fanon lutter par tous les moyens nécessaires pour soustraire la vie aux forces qui finissent par l'étouffer et l’anéantir.
Fanon nous interpelle encore aujourd'hui parce que: 1) la réalité et l'idée de l'Empire sont encore parmi nous (pensez non seulement à l'Irak, à Afghanistan et à la situation actuelle en Libye, mais aussi aux invectives d'Angela Merkel, de James Cameron, de Nicolas Sarkozy et de Silvio Berlusconi contre la société multiculturelle) ; 2) cette réalité multiforme et racialisée - caractérisée par la coexistence de divers régimes de travail, de diverses temporalités historico-culturelles, de divers hiérarchies et statuts de citoyenneté -qui selon Fanon était typique des colonies- constitue aujourd'hui un élément principal de la composition de classe dans nos espaces métropolitains ; et enfin 3) les processus de valorisation du capitalisme néolibéral contemporain, en combinant « accumulation par expropriation» et « financiarisation », essayent maintenant de s’approprier non seulement les moyens de production mais aussi nos vies. Ainsi, l’homme intégral de Fanon- son projet de décolonisation et de ré-humanisation  de l'humanité –  redresse la tête dans chaque lutte du présent qui tende à la réappropriation de la vie ; dans chaque bataille du présent qui n’ait pas simplement pour objet une misérable et éphémère compensation corporatiste, matérielle ou identitaire, mais la reconstitution d'un humain commun nouveau, c’est-à-dire qui revendique avec détermination l’autogestion de toutes les ressources (matérielles et intellectuelles) comme bien commun.

Traduit de l’italien par Comaguer et Marie-Ange Patrizio

Miguel Mellino
 est enseignant-chercheur à la faculté d'anthropologie de l'université « L'orientale » à Naples ; il a dirigé l’édition italienne des Ecrits politiques de F. Fanon  chez DeriveApprodi (Rome, 2007) ; il est l’auteur de  « Postorientalismo » et d’un livre-interview de Stuart Hall,  édités par Melterni (Rome).


[1] Traduction Comaguer : « schémas d’opinion » ; traduction m-a p. : « configurations du ressenti » ? Le terme est un peu jargonnant …Suggestions d’anthropologues italianistes bienvenues, NdT.
[2] Extrait de la  Lettre à Roger Taïeb, au début de son hospitalisation, octobre 1961
http://www.frantzfanoninternational.org/spip.php?article93   

mardi 10 mai 2011

Racismo, Alienación y Emancipación en el Pensamiento de Frantz Fanon

El racismo es un fenómeno ‘innato’ sino una forma de discriminación social que va de la mano con la aniquilación cultural, la dominación política y la opresión militar de los pueblos colonizados

“El espíritu de nuestra época entre civilización y barbarie

"Al asistir a la liquidación de sus sistemas de
referencia en el derrumbe de sus esquemas
culturales, no le queda al autóctono más que
reconocer con el ocupante que ‘Dios no está de su lado’. "
(Frantz Fanon)
 
Introducción

  Frantz Fanon lo expresó en términos cristalinamente claros: El racismo no es un fenómeno ‘innato’ en los hombres, ni tampoco una disposición psicológico-mental. Es una forma de discriminación social que va de la mano con la aniquilación cultural, la dominación política y la opresión militar de los pueblos colonizados en el marco de la explotación económica capitalista del hombre por el hombre, del Tercer Mundo por los países metropolitanos. Históricamente y desde la aparición del capitalismo, el racismo ha cumplido una función vital para el sistema. Ha proporcionado y sigue proporcionando la justificación de los genocidios cometidos contra los pueblos del Tercer Mundo en el paso arrollador y aniquilador del capitalismo europeo-occidental. Con el ‘argumento’ de una ‘misión civilizadora’, basada en la supuesta ‘superioridad’ de la ‘raza blanca’, ha justificado, ayer y hoy, la intervención brutal y directa de los países metropolitanos en los asuntos de sus ex colonias en perjuicio y detrimento de sus poblaciones. Es por eso que no se puede ser racista inconscientemente, como sostiene Fanon. El racismo tiene método. El racismo es un método. Es un método de explotación, dominación, subyugación y deshumanización. Está en todas partes para cumplir su misión nefasta: justificar las ‘nuevas guerras del siglo XXI’ que no son otra cosa que las viejas guerras del siglo XX con un disfraz distinto, libradas por los recursos naturales estratégicos y el acceso a mercados. Al mismo tiempo, el racismo impide que se conozca la razón de fondo de estas guerras, esto es, la producción capitalista de ganancias a toda costa que camina sobre cadáveres y mientras tanto, sobre planetas enteros.”

Articulo completo : Kaos en la red

Prof. Dr. Franz J. T. Lee es de origen sudafricano, profesor titular de la Facultad de Ciencias Jurídicas y Políticas de la Universidad de Los Andes, Mérida, jefe de investigación del  postgrado de Ciencias Políticas en el Centro de Estudios Políticos y Sociales de América Latina (CEPSAL) y miembro del Centro de Estudios de África, Asia, Diásporas Latinoamericanas y Caribeñas (CEAA) “José Manuel Briceño Monzillo”. Véase: Humania del Sur. Revista de Estudios Latinoamericanos, Africanos y Asiáticos, Universidad de Los Andes, Mérida, Venezuela, Año  3, No. 4, 2008. 

* El presente artículo forma parte del proyecto de investigación, código D-287-05-09-B,  titulado: Puentes entre África, América Latina y el Caribe: Significado de la vida y del pensamiento de Frantz Omar Fanon para la Revolución Bolivariana de Venezuela; aprobado y financiado por el Consejo de Desarrollo Científico, Humanístico y Tecnológico de la Universidad de Los Andes. Nuestro agradecimiento al CDCHT-ULA. 

mardi 26 avril 2011

As trajetórias sociais e políticas de Aimé Césaire (1913-2008), Léopold Sédar Senghor (1906 – 2001) e Frantz Fanon (1925 – 1961) e a negritude


por: Danilo de Lima Nunes  

    "Objetiva-se nesse artigo a construção das trajetórias sociais e políticas de três atores sociais que estiveram ligados ao movimento denominado de negritude ou modernidade negra 2: Aimé Césaire (1913 – 2008), Léopold Sédar Senghor (1906 – 2001) e Frantz Fanon (1925 – 1961). Para que essa construção fosse possível, recorremos a alguns artigos, livros e sítios eletrônicos, esforçando-nos em apresentar, então, tais trajetórias de forma conjunta, i.e., não as apresentando aqui de forma separada: primeiro a de Aimé Césaire, seguida pela de Léopod Senghor e encerrando com a de Frantz Fanon. Cremos que essa forma de apresentar as trajetórias sociais e políticas em conjunto permite-nos perceber as aproximações, similaridades e distanciamentos que estas apresentam.

    Além de construir as trajetórias sociais e políticas desses três atores sociais, tentamos compreender o porquê do surgimento desse movimento e seus fatores constituintes. Para isso buscamos trabalhar comparativamente os seus pensamentos quanto à questão do Colonialismo e da luta (ou não) pela independência africana do jugo imperialista europeu. Antes, contudo, apresentamos de forma bastante sintetizada – não nos aprofundando ao tema pois requereria um trabalho à parte para estudá-lo – o que foi o Imperialismo e suas implicações, em especial, para o continente africano.
    Iniciamos, portanto, esse artigo traçando e analisando as trajetórias sociais e políticas de Aimé Césaire, Léopold Senghor e Frantz Fanon, e, em seguida, procurando entender a forma pelo qual o movimento de negritude pôde ser concebido."


NUNES, Danilo de Lima.
Rio de Janeiro: Revista Eletrônica Boletim do TEMPO, Ano 4, Nº28, Rio, 2009 [ISSN 1981-3384]

samedi 16 avril 2011

La mort de Lumumba : pouvions-nous faire autrement ?


Le grand succès des ennemis de l'Afrique, c'est d'avoir corrompu les Africains eux-mêmes. Il est vrai que ces Africains étaient directement intéressés par le meurtre de Lumumba. Chefs de gouvernements fantoches, au sein d'une indépendance fantoche, confrontés jour après jour à une opposition massive de leurs peuples, ils n'ont pas été longs à se convaincre que l'indépendance réelle du Congo les mettrait personnellement en danger.
Et il y eut d'autres Africains, un peu moins fantoches, mais qui s'effraient dès qu'il est question de désengager l'Afrique de l'Occident. On dirait que ces Chefs d'État africains ont toujours peur de se trouver face à l'Afrique. Ceux-là aussi, moins activement, mais consciemment, ont contribué à la détérioration de la situation au Congo. Petit à petit, on se mettait d'accord en Occident qu'il fallait intervenir au Congo, qu'on ne pouvait laisser les choses évoluer à ce rythme.
Petit à petit, l'idée d'une intervention de l'ONU prenait corps. Alors on peut dire aujourd'hui que deux erreurs simultanées ont été commises par les Africains.
Et d'abord par Lumumba quand il sollicita l'intervention de l'ONU. Il ne fallait pas faire appel à l'ONU. L'ONU n'a jamais été capable de régler valablement un seul des problèmes posés à la conscience de l'homme par le colonialisme, et chaque fois qu'elle est intervenue, c'était pour venir concrètement au secours de la puissance colonialiste du pays oppresseur.Voyez le Cameroun. De quelle paix jouissent les sujets de M. Ahidjo tenus en respect par un corps expéditionnaire français qui, la plupart du temps, a fait ses premières armes en Algérie ? L'ONU a cependant contrôlé l'autodétermination du Cameroun et le gouvernement français y a installé un "exécutif provisoire".
Voyez le Viet-Nam. Voyez le Laos.
Il n'est pas vrai de dire que l'ONU échoue parce que les causes sont difficiles.
En réalité l'ONU est la carte juridique qu'utilisent les intérêts impérialistes quand la carte de la force brute a échoué.Les partages, les commissions mixtes contrôlées, les mises sous tutelle sont des moyens internationaux de torturer, de briser la volonté d'expression des peuples, de cultiver l'anarchie, le banditisme et la misère.
Car enfin, avant l'arrivée de l'ONU, il n'y avait pas de massacres au Congo. Après les bruits hallucinants propagés à dessein à l'occasion du départ des Belges, on ne comptait qu'une dizaine de morts. Mais depuis l'arrivée de l'ONU, on a pris l'habitude chaque matin d'apprendre que les Congolais s'entremassacraient.
On nous dit aujourd'hui que des provocations répétées furent montées par des Belges déguisés en soldats de l'Organisation des Nations Unies. On nous révèle aujourd'hui que des fonctionnaires civils de l'ONU avaient en fait mis en place un nouveau gouvernement le troisième jour de l'investiture de Lumumba. Alors on comprend beaucoup mieux ce que l'on a appelé la violence, la rigidité, la susceptibilité de Lumumba.
Tout montre en fait que Lumumba fut anormalement calme.
Les chefs de mission de l'ONU prenaient contact avec les ennemis de Lumumba et avec eux arrêtaient des décisions qui engageaient l'État du Congo. Comment un chef de gouvernement doit-il réagir dans ce cas ? Le but recherché et atteint est le suivant : manifester l'absence d'autorité, prouver la carence de l'État.
Donc motiver la mise sous séquestre du Congo.
Le tort de Lumumba a été alors dans un premier temps de croire en l'impartialité amicale de l'ONU. Il oubliait singulièrement que l'ONU dans l'état actuel n'est qu'une assemblée de réserve, mise sur pied par les Grands, pour continuer entre deux conflits armés la "lutte pacifique" pour le partage du monde.
Si M. Ileo en août 1960 affirmait à qui voulait l'entendre qu'il fallait pendre Lumumba, si les membres du cabinet Lumumba ne savaient que faire des dollars qui, à partir de cette époque, envahirent Léopoldville, enfin si Mobutu tous les soirs se rendait à Brazzaville pour y faire et y entendre ce que l'on devine mieux aujourd'hui, pourquoi alors s'être tourné avec une telle sincérité, une telle absence de réserve vers l'ONU ?
Les Africains devront se souvenir de cette leçon. Si une aide extérieure nous est nécessaire, appelons nos amis. Eux seuls peuvent réellement et totalement nous aider à réaliser nos objectifs parce que précisément, l'amitié qui nous lie à eux est une amitié de combat.
Mais les pays africains de leur côté, ont commis une faute en acceptant d'envoyer leurs troupes sous le couvert de l'ONU. En fait, ils admettaient d'être neutralisés et sans s'en douter, permettaient aux autres de travailler.
Il fallait bien sûr envoyer des troupes à Lumumba, mais pas dans le cadre de l'ONU. Directement. De pays ami à pays ami. Les troupes africaines au Congo ont essuyé une défaite morale historique. L'arme au pied, elles ont assisté sans réagir (parce que troupes de l'ONU) à la désagrégation d'un État et d'une nation que l'Afrique entière avait pourtant salués et chantés. Une honte.
Notre tort à nous, Africains, est d'avoir oublié que l'ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas.
Notre tort est d'avoir cru que l'ennemi avait perdu de sa combativité et de sa nocivité. Si Lumumba gêne, Lumumba disparaît.
L'hésitation dans le meurtre n'a jamais caractérisé l'impérialisme.
Voyez Ben M'Hidi, voyez Moumié, voyez Lumumba. 
Notre tort est d'avoir été légèrement confus dans nos démarches. Il est de fait qu'en Afrique, aujourd'hui, les traîtres existent. Il fallait les dénoncer et les combattre. Que cela soit dur après le rêve magnifique d'une Afrique ramassée sur elle-même et soumise aux même exigences d'indépendances véritables ne change rien à la réalité.
Des Africains ont cautionné la politique impérialiste au Congo, ont servi d'intermédiaires, ont cautionné les activités et les singuliers silences de l'ONU au Congo.
Aujourd'hui ils ont peur. Ils rivalisent de tartufferies autour de Lumumba déchiqueté. Ne nous y trompons point, ils expriment la peur de leurs mandants. Les impérialistes eux aussi ont peur. Et ils ont raison car beaucoup d'Africains, beaucoup d'Afro-Asiatiques ont compris. Les impérialistes vont marquer un temps d'arrêt. Ils vont attendre que "l'émotion légitime se calme". Nous devons profiter de ce court répit pour abandonner nos craintives démarches et décider de sauver le Congo et l'Afrique.
Les impérialistes ont décidé d'abattre Lumumba. Ils l'ont fait. Ils ont décidé de constituer des légions de volontaires. Elles sont déjà sur place.
L'aviation katangaise sous les ordres de pilotes sud-africains et belges a commencé depuis plusieurs jours les mitraillages au sol. De Brazzaville, des avions étrangers se rendent bondés de volontaires et d'officiers parachutistes au secours d'un certain Congo.
Si nous décidons de soutenir Gizenga, nous devons le faire résolument.
Car nul ne connait le nom du prochain Lumumba. Il y a en Afrique une certaine tendance représentée par certains hommes. C'est cette tendance dangereuse pour l'impérialisme qui est en cause. Gardons-nous de jamais l'oublier : c'est notre sort à tous qui se joue au Congo.
Dr Frantz Fanon
Afrique Action, n°19, 20 février 1960
repris dans "Pour la Révolution Africaine" (1964)

L'ONU, complice des massacres des troupes de Ouattara en Côte d'Ivoire

Source : Le Nouvel Observateur, 13/04/2011


Côte d'Ivoire: les partisans de Laurent Gbagbo victimes de représailles



GUIGLO, Côte d'Ivoire (AP) — La traque des partisans présumés de Laurent Gbagbo bat son plein en Côte d'Ivoire, après la capture lundi de leur chef à Abidjan. Notamment dans l'ouest du pays, dans le triangle Duékoué, Guiglo et Blolequin ou dans le port de San Pedro, où les rafles de jeunes hommes se poursuivaient mercredi, et où un prêtre a raconté comment des hommes armés ont ouvert le feu sur des réfugiés dans la cathédrale.
"Nous sommes tous en danger", a expliqué ce prêtre, s'exprimant sous couvert d'anonymat. Des Casques bleus de la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) "récupèrent et enterrent des corps tous les jours", a-t-il déclaré.
Mercredi, un journaliste d'Associated Press a vu les forces pro-Ouattara interpeller cinq jeunes hommes dans le centre-ville de San Pedro (sud-ouest), le grand port du cacao, dont le pays est le premier exportateur mondial. Elles leur ont ordonné d'enlever leurs chemises, avant de les faire monter dans un 4X4 et de les emmener. Les hommes jeunes, de 20 à 35 ans, semblent particulièrement visés, expliquent tous les témoins.
San Pedro a été attaqué par des partisans d'Alassane Ouattara le 1er avril. Les soldats de Laurent Gbagbo n'ont opposé aucune résistance, se contentant de tirer en l'air avant de se replier.
Selon un habitant, l'unique résistance est venue des "Jeunes patriotes", la milice pro-Gbagbo, qui ont pillé la base militaire à l'abandon, s'emparant d'armes et de treillis de camouflage.
Les combattants pro-Ouattara les ont chassés de leurs barricades érigées à l'entrée de la ville, les repoussant jusqu'à la cathédrale Saint-Pierre. Des Jeunes patriotes ont été tués près de l'édifice religieux, a affirmé le prêtre.
Ensuite les pro-Ouattara ont encerclé la cathédrale avec leurs véhicules tout terrain et tiré sur une foule de 5.000 personnes qui y avaient trouvé refuge, Bété, Guéré et membres d'autres ethnies soutenant Laurent Gbagbo, selon le prêtre. Les forces pro-Ouattara ont arrêté de tirer après qu'un homme a été tué et plusieurs personnes blessées.
Dans la cathédrale, une femme, trop effrayée pour donner son nom, a raconté que son voisin, directeur d'une école primaire catholique, avait été tué lundi soir chez lui parce qu'il était de la "mauvaise" tribu.
"Ici, il y a un mélange très toxique et explosif de rivalités politiques, ethniques, religieuses et territoriales", soupire le prêtre. "Qui sait où cela va finir".
Lundi, sur une route au nord de San Pedro, un journaliste a vu des combattants pro-Ouattara arrêter un minibus à un barrage, en faire descendre trois jeunes hommes, et les entraîner dans la brousse.
Dimanche, à Guiglo (ouest), une journaliste détenue pendant trois heures par les forces pro-Ouattara en avait vu quatre, également jeunes, se faire interroger, avant d'être emmenés ailleurs.
En quittant un peu plus tard Guiglo en voiture, la journaliste a vu un corps de l'autre côté du pont, à l'extérieur de la ville. La moitié du torse et les pieds étaient cachés par les buissons, mais l'homme avait la poitrine déchiquetée par des balles, le sang lui coulant encore de la bouche.
Personne ne sait combien de personnes ont été tuées. Il y a une semaine, alors que l'ONU faisait état de plus de 400 morts dans le pays, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a affirmé que plusieurs milliers de personnes avaient été tuées et blessées.
Les pires atrocités ont été perpétrées dans le triangle reliant trois villes de l'ouest, Duékoué, Guiglo et Blolequin, où des associations humanitaires reconnaissent que plusieurs centaines de personnes sont mortes. Mais il y a tant de controverses concernant le nombre de victimes que l'ONU a lancé une enquête.
On s'interroge également sur le rôle du contingent marocain de l'ONUCI à Duékoué, près de 1.000 soldats, dans le cadre de leur mandat de protection des civils. Selon l'ONUCI, la majorité de la force était déployée autour d'une mission catholique pour défendre quelque 30.000 civils qui s'y étaient réfugiés.
Mais selon plusieurs habitants de Carrefour, un quartier de Duékoué où ont eu lieu des massacres, un hélicoptère blanc de l'ONU a survolé le quartier trois fois par jour pendant les trois journées où les tueries ont eu lieu, laissant penser que les casques bleus ont été témoins des massacres commis.
La nouvelle administration d'Alassane Ouattara a appelé à l'arrêt des violences. Mais on ignore quelle autorité réelle M. Ouattara peut exercer sur des forces qui ne lui ont prêté allégeance que récemment, hétéroclites, et dont certains anciens chefs ont été accusés d'atrocités par le passé. AP

vendredi 15 avril 2011

Côte d’Ivoire : La France expérimente un "Rwanda BIS" ?


Source : Afrikagora Jeudi, 14 Avril 2011 15:02
  
Abidjan – 72 heures après le kidnapping du chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, les exactions se multiplient et les morts jonchent les rues. Un climat de terreur s’est emparé de la capitale économique et des ivoiriens de l’étranger.
Mardi, Désiré Tagro, ancien ministre et chef de cabinet du président Ggbagbo a été sauvagement assassiné par la rebellion pro Ouattara au Golf hotel, le QG de l’opposant « puschiste » Alassane Ouattara où ont été proclamés les résultats controversés de la CEI , commission électorale dite indépendante devant la presse internationale en Novembre dernier .
Plusieurs ministres du Gouvernement ivoirien présents au palais présidentiel lors du coup d’Etat par les forces spéciales françaises ont étés battus. Certaines ministres ont été violées puis torturées devant les forces de l’ONUCI au Golf hotel.
Ainsi, plusieurs personnalités ivoiriennes proches du pouvoir dont Jean Jacques Béchio ancien ministre d’Houphouet Boigny puis Ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux Nations unies au début des années 90 serait mort suite à ses blessures .

Dr Christine Adjobi, Ministre de la santé  et de la lutte contre le SIDA et Bro Gregbe Genevieve ancienne ministre des sports auraient été violées puis assassinées.

Mercredi, Le  Ministre de l’Economie et des Finances : M. Désiré Laurent Dallo   a été kidnappé par les rebelles pro Ouattara à sa residence aux deux Plateaux. « Aucune nouvelle de lui depuis cet enlèvement » selon un proche interrogé par notre envoyé spécial à abidjan .

Une liste de personnes présentes au domicile du chef de l’Etat depuis le coup d’Etat a été divulguée mercredi sur le site internet cameroon-info.net. Cette liste de plus d’une centaine de personnes est composée  de plusieurs membres de la famille et du personnel de la Présidence de Côte d’Ivoire. La plupart a été battu à sang comme  le premier fils de Laurent Gbagbo, Michel, né d’une mère française. Les images de ces exactions ont été largement diffusées par les médias internationaux.

 A Yopougon c’est le Chaos !

 A Yopougon , les rebelles font du porte à porte pour enlever les jeunes patriotes. Une véritable épuration ethnique a lieu sous le couvert de la rebellion et de la licorne (patrouille mixte) selon plusieurs sources concordantes. « Ils ont tué un de mes enfants devant moi quand il a dit qu’il venait de l’ouest » s’écriait Martine Djédjé, commerçante, originaire de Daloa , ethnie du président Laurent Gbagbo. « Y a un militaire blanc qui lui a demandé ses papiers, puis il l’a remis à un rebelle qui a tiré sur lui » poursuivait- elle. « Mes autres enfants sont partis avec eux depuis je ne les plus revus » concluait-elle.

Jeudi , aucune télévision internationale ne diffusait les exactions d’une population terrifiée . « Ils sont en train de cacher les assassinats comme ils ont caché les vrais résultats  des présidentielles (faisant allusion aux élections présidentielles de Novembre dernier) » disait Konaté Franck, journaliste.          
 A Duékoué , 1200 personnes ont été assassinées par les troupes de Ouattara après l’occupation de cette ville selon  CARITAS .                                                                           
  Le Général Abdul Hafiz ex commandant des Forces de l’onuci a démissionné le 17 Mars dernier. « Nous ne sommes pas là pour tuer les ivoiriens » s’exprimait il avant son départ  .IL a été remplacé par  le Général  Gnakoude Berena Ancien  commandant de section dans la Mission d’assistance pour le Rwanda . « Un nègre pour tuer des nègres » déclarait une source proche de l’ONUCI à Abidjan . M. Berena  ne peut être un  « bon exemple » vue la tragédie Rwandaise selon la même source.



13/04/2011 à 23h32
 

Le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire tient, par la présente, à informer l’opinion nationale et internationale des exactions et exécutions sommaires commises par les rebelles agissant pour le compte de M. Alassane Dramane Ouattara à Abidjan, sur la base de critères ethniques, religieuses et politiques. Il s’agit d’une épuration ethnico-religieuse. Ces cas qui se sont multipliés ces derniers jours dans la capitale économique ivoirienne, sont surtout observés dans les communes réputées proches ou acquises au Président de la République SEM. Laurent Gbagbo, notamment Yopougon et Cocody. Les quartiers de Yopougon Km-17, Yopougon-Sicogi et Riviera 2, entre autres, paient aujourd’hui un lourd tribut, par des pratiques d’un autre âge.

Dans ces différents quartiers, munis de listes de personnes à neutraliser par tous les moyens, ces bandes armées à la solde de M. Alassane Dramane Ouattara, agressent tuent, pillent et violent les populations profondément traumatisées. La machine à tuer est en marche. On dénombre ainsi plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés graves, principalement par balles et à coups de machettes.

Ces bandes armées dressent des barrages sur les voies dans les quartiers, et procèdent à des contrôles des résidants. Les hommes sont séparés des femmes. Parmi les hommes, les individus ayant des noms à consonance non-nordiques (c’est-à-dire pas originaires du Nord de la Côte d’Ivoire), les étudiants, les membres des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI), tous supposés pro-Gbagbo, sont systématiquement exécutés ou envoyés par les combattants d’Alassane Ouattara vers une destination inconnue. Les autres sont enrôlés de force dans les troupes de la rébellion ivoirienne.

Face à de telles dérives, le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire demande à l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et a la force française Licorne de bien vouloir prendre les dispositions utiles afin de faire cesser ces exactions et d’assurer la protection des populations civiles sur toute l’étendue du territoire ivoirien.
De même, le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire lance un appel pressant au Comité international de la Croix Rouge (CICR) et aux organisations des Droits de l’Homme afin qu’elles agissent, dès maintenant, pour sauver la vie de centaines de milliers de civils innocents.

Pour le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire

Toussaint ALAIN
Conseiller de SEM. Le Président Laurent GBAGBO, Chargé des Relations avec les Pays de l’Union Européenne

Lettre d'un rescapé de Duékoué à son père disparu


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A Mon père Introuvable depuis la prise de la ville de Duekoue par les rebelles de Ouattara,
Papa voila 3 semaines que je n’ai aucune nouvelle de toi, tes épouses, le seul crime que tu as fais c’est d’avoir cru en LAURENT GBAGBO.

Voila les nouvelles depuis lors :
Papa ta maison a été incendié, il ne reste plus rien du fruit de tes durs labeurs, toi qui menait une retraite paisible, ton champs de cacao et cafe dans les 2 plantations sont entrain d’être pillés par les envahisseurs de la cote d’ivoire.
Papa, ces jeunes du carrefour que tu as enseigné et qui te vouaient un immense respect ont été tué un a un, Doh colombo, Klé didier, Ziahi bouki, Gnaé Edouard, Lucien Gnao, Klé Paul, Oula Gaston, Kehi Bruno et j’en passe, la famille de ta fille Véronique a été brulée dans leur maison…
Papa le rêve que vous aviez avec les camarades du FPI de faire de la cote d’ivoire un État indépendant vient d’être durement éprouver, la lutte de la clandestinité a la formation politique du militant sont réduit au passer… LAURENT GBAGBO ton leader a été aussi la victime de cette rébellion armée qui pille, vole et viole…
Désormais ce sont les armes qui règnent, ceux qui ont combattu les mains nues sont présentés comme les bourreaux tandis que les bourreaux sont les victimes…

Papa, la France la petite France ce petit état règne en maitre chien encore, oui papa on vivra encore sous l’aide publique au développement, les fonctionnaires ivoiriens vont encore cotiser dans les banques françaises, le crédit sera toujours cher, le pétrole ivoiriens sera bradé comme l’uranium nigérien, les voitures françaises vont piluler les services publics ivoiriens… Bientôt leur part du gâteau sera présenté comme un signe de coopération bilatérale…
Papa ce n’est qu’une partie des nouvelles…
Je t’ecrirai la prochaine fois ou que tu sois saches que nous t’aimons.
Ton fils Armand.