Abidjan – 72 heures après le kidnapping du chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, les exactions se multiplient et les morts jonchent les rues. Un climat de terreur s’est emparé de la capitale économique et des ivoiriens de l’étranger.
Mardi, Désiré Tagro, ancien ministre et chef de cabinet du président Ggbagbo a été sauvagement assassiné par la rebellion pro Ouattara au Golf hotel, le QG de l’opposant « puschiste » Alassane Ouattara où ont été proclamés les résultats controversés de la CEI , commission électorale dite indépendante devant la presse internationale en Novembre dernier .
Plusieurs ministres du Gouvernement ivoirien présents au palais présidentiel lors du coup d’Etat par les forces spéciales françaises ont étés battus. Certaines ministres ont été violées puis torturées devant les forces de l’ONUCI au Golf hotel.
Ainsi, plusieurs personnalités ivoiriennes proches du pouvoir dont Jean Jacques Béchio ancien ministre d’Houphouet Boigny puis Ambassadeur de la Côte d’Ivoire aux Nations unies au début des années 90 serait mort suite à ses blessures .
Dr Christine Adjobi, Ministre de la santé et de la lutte contre le SIDA et Bro Gregbe Genevieve ancienne ministre des sports auraient été violées puis assassinées.
Mercredi, Le Ministre de l’Economie et des Finances : M. Désiré Laurent Dallo a été kidnappé par les rebelles pro Ouattara à sa residence aux deux Plateaux. « Aucune nouvelle de lui depuis cet enlèvement » selon un proche interrogé par notre envoyé spécial à abidjan .
Une liste de personnes présentes au domicile du chef de l’Etat depuis le coup d’Etat a été divulguée mercredi sur le site internet cameroon-info.net. Cette liste de plus d’une centaine de personnes est composée de plusieurs membres de la famille et du personnel de la Présidence de Côte d’Ivoire. La plupart a été battu à sang comme le premier fils de Laurent Gbagbo, Michel, né d’une mère française. Les images de ces exactions ont été largement diffusées par les médias internationaux.
A Yopougon c’est le Chaos !
A Yopougon , les rebelles font du porte à porte pour enlever les jeunes patriotes. Une véritable épuration ethnique a lieu sous le couvert de la rebellion et de la licorne (patrouille mixte) selon plusieurs sources concordantes. « Ils ont tué un de mes enfants devant moi quand il a dit qu’il venait de l’ouest » s’écriait Martine Djédjé, commerçante, originaire de Daloa , ethnie du président Laurent Gbagbo. « Y a un militaire blanc qui lui a demandé ses papiers, puis il l’a remis à un rebelle qui a tiré sur lui » poursuivait- elle. « Mes autres enfants sont partis avec eux depuis je ne les plus revus » concluait-elle.
Jeudi , aucune télévision internationale ne diffusait les exactions d’une population terrifiée . « Ils sont en train de cacher les assassinats comme ils ont caché les vrais résultats des présidentielles (faisant allusion aux élections présidentielles de Novembre dernier) » disait Konaté Franck, journaliste.
A Duékoué , 1200 personnes ont été assassinées par les troupes de Ouattara après l’occupation de cette ville selon CARITAS .
Le Général Abdul Hafiz ex commandant des Forces de l’onuci a démissionné le 17 Mars dernier. « Nous ne sommes pas là pour tuer les ivoiriens » s’exprimait il avant son départ .IL a été remplacé par le Général Gnakoude Berena Ancien commandant de section dans la Mission d’assistance pour le Rwanda . « Un nègre pour tuer des nègres » déclarait une source proche de l’ONUCI à Abidjan . M. Berena ne peut être un « bon exemple » vue la tragédie Rwandaise selon la même source.
Le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire tient, par la présente, à informer l’opinion nationale et internationale des exactions et exécutions sommaires commises par les rebelles agissant pour le compte de M. Alassane Dramane Ouattara à Abidjan, sur la base de critères ethniques, religieuses et politiques. Il s’agit d’une épuration ethnico-religieuse. Ces cas qui se sont multipliés ces derniers jours dans la capitale économique ivoirienne, sont surtout observés dans les communes réputées proches ou acquises au Président de la République SEM. Laurent Gbagbo, notamment Yopougon et Cocody. Les quartiers de Yopougon Km-17, Yopougon-Sicogi et Riviera 2, entre autres, paient aujourd’hui un lourd tribut, par des pratiques d’un autre âge.
Dans ces différents quartiers, munis de listes de personnes à neutraliser par tous les moyens, ces bandes armées à la solde de M. Alassane Dramane Ouattara, agressent tuent, pillent et violent les populations profondément traumatisées. La machine à tuer est en marche. On dénombre ainsi plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés graves, principalement par balles et à coups de machettes.
Ces bandes armées dressent des barrages sur les voies dans les quartiers, et procèdent à des contrôles des résidants. Les hommes sont séparés des femmes. Parmi les hommes, les individus ayant des noms à consonance non-nordiques (c’est-à-dire pas originaires du Nord de la Côte d’Ivoire), les étudiants, les membres des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI), tous supposés pro-Gbagbo, sont systématiquement exécutés ou envoyés par les combattants d’Alassane Ouattara vers une destination inconnue. Les autres sont enrôlés de force dans les troupes de la rébellion ivoirienne.
Face à de telles dérives, le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire demande à l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et a la force française Licorne de bien vouloir prendre les dispositions utiles afin de faire cesser ces exactions et d’assurer la protection des populations civiles sur toute l’étendue du territoire ivoirien.
De même, le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire lance un appel pressant au Comité international de la Croix Rouge (CICR) et aux organisations des Droits de l’Homme afin qu’elles agissent, dès maintenant, pour sauver la vie de centaines de milliers de civils innocents.
Pour le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire
Toussaint ALAIN
Conseiller de SEM. Le Président Laurent GBAGBO, Chargé des Relations avec les Pays de l’Union Européenne
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