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vendredi 8 avril 2011

Nomination de Mireille FANON-MENDÈS FRANCE par le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies


COMMUNIQUE de la Fondation FRANTZ FANON, 8 avril 2011

Mireille FANON-MENDES FRANCE,
dans le bureau d'Aimé CÉSAIRE, à Fort-de-France

Mireille Fanon Mendès-France, présidente de la Fondation Frantz Fanon, est nommée membre du Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies. Cette nomination qui prend formellement effet à compter du 1er Mai 2010  a été approuvée par le Conseil lors de sa 16eme session du 23 mars 2011.
La constitution de ce groupe de travail d’experts centré sur la condition des personnes d’ascendance africaine dans la diaspora est l’un des résultats de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui s’est tenue à Durban en 2001. La Conférence avait alors adopté la Déclaration de Durban et un Programme d’action.
La Déclaration de Durban demandait spécifiquement à la Commission des Droits de l’Homme de créer un groupe de travail ou un autre mécanisme de l’Organisation des Nations Unies pour étudier les problèmes de discrimination raciale que rencontrent les personnes d’ascendance africaine hors d’Afrique.
Le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine a été créé par la Commission des droits de l’homme suivant la résolution 2002/68 du 25 avril 2002.

vendredi 4 mars 2011

Conférence-débat : la pensée de Frantz Fanon - 16 mars 2011, Paris 19è


Mercredi 16 mars 2011, 19h30 à 22h. Paris (19)

Le temps d’une conférence, un écrivian, un politique, un sociologue, prendront la parole pour évoquer la pensée de Frantz Fanon, essayiste, psychiatre martiniquais.
Frantz Fanon est l’un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste. Penseur très engagé, il a cherché à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé. Dans ses livres les plus connus, il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologique, philosophique et psychiatrique mais il a également écrit des articles importants dans sa discipline : la psychiatrie.
Cet analyste de la domination coloniale et combattant de la liberté, est mort il y a cinquante ans, laissant une œuvre originale et puissante, une déconstruction fondatrice de l’idéologie de la domination qui n’a rien perdu de son actualité.
Les débatteurs :
Immanuel Wallerstein, Achille Mbembe, Mireille Fanon Mendès-France et Olivier Besancenot.
ATELIER 3 - 104 
104, rue d’Aubervilliers, 75019 Paris 
[métro : lignes 2, 5, 7 stations Stalingrad (bd de la Villette, sortie n°2) Riquet ou Crimée] 
Contact et renseignement : 
www.merlemoqueur.fr - 01 40 38 85 65

lundi 21 février 2011

Prix Frantz Fanon à Stéphane Hessel


Par AFP et Rédaction

L’Ambassadeur et résistant Stéphane Hessel, auteur du best-seller « Indignez-vous », a reçu dimanche le Prix Frantz Fanon récompensant l’action d’un « anticolonialiste exemplaire », à l’occasion d’un « salon anticolonial » organisé à Paris.
Ce prix a été décerné à M. Hessel, 93 ans, un « homme qui a toujours refusé l’indignité (…) et qui incarne une valeur rare: celle de l’éthique de l’engagement », « pour l’ensemble de son oeuvre, de sa vie et de son courage », ont expliqué les organisateurs.
Résistant, ancien ambassadeur, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme publiée en 1948, Stéphane Hessel s’est présenté davantage comme « un homme de la génération qui a voulu la décolonisation, qui a participé à la décolonisation » que comme « combattant de l’anticolonialisme ».
Stephane Hessel
« Il reste beaucoup à faire » pour lutter contre « la colonisation, c’est-à-dire l’aliénation des peuples », a ajouté M. Hessel.
« Ce qui se passe ces jours-ci, en Tunisie, en Egypte, partout dans le monde arabe et au Proche-Orient signifie que ma génération va partir mais que la jeune génération va poursuivre notre lutte, nos combats », a-t-il poursuivi sous les applaudissements de la cinquantaine de personnes présentes.
Le succès d’Indignez-vous!, avec « plus d’1,4 million d’exemplaires vendus dans 17 pays », montre selon M. Hessel que « ce souci de ne pas laisser se dégrader des valeurs importantes, nous la partageons avec beaucoup de gens (…), notamment les jeunes qui ont des raisons de s’indigner et qui ont envie de s’indigner ».

Ce « salon », avec stands d’associations, débats et concerts, se tenait samedi et dimanche dans le cadre d’une « semaine anticoloniale », organisée du 18 au 27 février en Ile-de-France à l’initiative de l’association « Sortir du colonialisme » et axée sur les « révoltes dans le monde arabe ».
Stéphane Hessel n’a pas manqué de souligner, lors de la remise du prix par Omar Benderra, représentant de la fondation Frantz-Fanon, la lutte des palestiniens pour la liberté et de préciser que la Palestine est colonisée depuis plus de 60 ans. La présidente de la Fondation, Mireille Fanon – Mendes-France, n’a pu assister à la remise du prix, se trouvant aux Etats-Unis, pour rencontrer le journaliste et militant afro-américain, Mumia Abu-Jamal, condamné à mort.

dimanche 6 février 2011

Denuncian irregularidades en juicio contra comuneros mapuche en Chile




La jurista francesa Mireille Fanon, de la Asociación Internacional de Juristas Demócratas, manifestó que el juez que lleva la causa de 17 comuneros mapuche en Chile “ha incurrido en abuso de poder, con muestras de flagrante parcialidad” que ha entorpecido el trabajo de los abogados de los indígenas.

La legista, citada en la publicación digital Movimiento Generación 80 publicada este lunes, resaltó que tanto el juez como los fiscales chilenos cometieron delito de prevaricación (sentencia parcializada e injusta adrede), lo que se constituye en evidencia de un juicio “que no es justo ni equitativo”.

El objetivo esencial es silenciar a la defensa, agregó Fanon, quien considera que se quiere a toda costa hacer pasar a los mapuche como terroristas para de esa forma criminalizar la protesta social y detener sus luchas reivindicativas por recuperar sus tierras.

Los comuneros encausados forman parte de los 30 prisioneros mapuche que protagonizaron una huelga de hambre desde septiembre hasta octubre de 2010, en legítimo rechazo a la ley Antiterrorista, instrumento jurídico impuesto en la dictadura de Augusto Pinochet (1973-1990) para reprimir cualquier descontento popular.

Según Fanon “Los 17 comuneros encausados son luchadores sociales del pueblo mapuche que reivindican su territorio ancestral y han permanecido en 'prisión preventiva' por un año y ocho meses. Cinco de estos presos fueron procesados por la justicia civil y militar al mismo tiempo por un mismo hecho ocurrido en octubre del año 2009, (cuando) una brutal comitiva policial allanó la comunidad de Choque. en el lago Lleu Lleu (sur de Chile)”.

El informe continúa afirmando que algunos prisioneros enfrentan posibles penas de hasta 103 años por la justicia civil y 25 por la militar, es decir, 128 años que son acumulativos según las leyes chilenas.

La autora del reporte, Mireille Fanon es abogada miembro de la Fundación Frantz Fanon, de la Asociación Internacional de Juristas Demócratas, y observadora internacional designada por el Colectivo de Apoyo al Pueblo Mapuche en Francia.

Fuente : TeleSur TV


jeudi 27 janvier 2011

Le départ à la Guerre

Joby Fanon raconte les journées précédant le départ en dissidence de son jeune frère Frantz :



« Nous étions, Marcel Manville, Pierre Mosole, quelques autres et moi-même en classe de terminale philosophie.
Notre professeur de philosophie, Edme Joseph-Henry, homme admirable, avait été élève d’Alain au lycée Henri IV. Grâce à lui nous avions appris la tolérance et aussi le caractère relatif des idéologies. (…)
Quelques camarades de classe avaient quitté la Martinique. Ils avaient rejoint les îles anglaises de la Dominique et de Sainte-Lucie malgré la surveillance de la marine française qui n’hésitait pas à envoyer par le fond les pirogues qui transportaient les volontaires martiniquais vers ces îles distantes de la Martinique d’environ 35 à 40 kilomètres. Dans ces îles anglaises étaient constituées des troupes qui devaient être acheminées vers les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour renforcer les Forces Françaises Libres, qui allaient ultérieurement se battre sur les divers champs de bataille en Europe.
Un matin, notre professeur de philosophie, remarquant les places vides dans la classe, nous interroge : 
             ‘Messieurs, où sont vos camarades absents ?’
Nous répondîmes qu’ils avaient rejoint les Forces Françaises Libres en Dominique et à Sainte-Lucie. Notre professeur a traversé la classe de long en large dans un silence complet. Remontant sur sa chaire, il nous tint avec gravité un discours qu’aucun de nous n’a oublié :
‘Messieurs, vos camarades sont partis s’engager dans une guerre sans en avoir été commandés. Messieurs, attention, la guerre est une chose grave. Messieurs, attention ; le feu brûle, la guerre tue. Les femmes de héros morts épousent des hommes bien vivants.
Messieurs, attention, ce qui se passe actuellement en Europe ce n’est pas votre problème fondamental. Il est autre. Prenez-y garde et ne vous trompez pas d’objectif. Messieurs, attention, croyez-moi, quand les Blancs se tuent entre eux c’est une bénédiction pour les nègres. Prenez vos ouvrages ; nous étudierons aujourd’hui : Instinct et habitude.’
Quelle prémonition pour les conséquences des affrontements entre les grandes puissances occidentales sur l’avenir des colonies asiatiques et africaines ! Cette longue diatribe m’avait frappé. Et lorsqu’au moment où je me préparais à faire ripaille avec les 100 ou 150 invités*, Frantz vint bousculer ma quiétude et m’asséner sa décision incongrue, hors du temps, insolite, à la limite indécente, je ne pus me retenir.
Une explication orageuse s’ensuivit. Je lui demandai d’arrêter de rêver et de remettre les pieds sur terre. Je lui ressortis le discours de mon professeur que je croyais déterminant. Il n’eut pas le même impact sur lui. Tout ce que je pus dire pour le dissuader resta vain.
‘Joby, me rétorqua-t-il à la fin, je ne suis pas un romantique, j’ai les pieds sur terre. Chaque fois que la liberté est en question, je me sens concerné. Nous sommes tous concernés, blancs, noirs, jaunes, kakos : couleur marron foncé, couleur du cacao brut. Ton professeur est un salaud et je te jure aujourd’hui que, chaque fois et en quelque lieu où la liberté sera menacée, je m’engagerai.’
Que répondre à cela ? En fait, sa décision était irrévocable. »
Joby Fanon, « Frantz Fanon – De la Martinique à l’Algérie et à l’Afrique » (L’Harmattan, 2004)

*NB : le jeune Frantz a délibérément choisi la date du mariage de son frère aîné Félix, pour partir en dissidence, trompant la vigilance familiale.

jeudi 20 janvier 2011

FANON, jeune dissident pendant la Seconde Guerre Mondiale




Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Martinique vit sous le régime autoritaire de l'Amiral Robert, rattaché au Gouvernement collaborateur de Vichy. L'île est isolée du monde par un blocus maritime qui rend la vie très difficile sur place. Des milliers de jeunes Antillais bravent les dangers de la mer et du régime militaire en vigueur pour rejoindre les Forces Françaises Libres et défendre "la Mère Patrie". Fanon sera de ceux là. A 18 ans non révolus, il "profite" du mariage de son frère ainé, Félix, pour tromper la vigilance familiale, et partir clandestinement vers l'île de la Dominique, colonie anglaise de l'époque...

Fanon et les dissidents de la seconde guerre mondiale
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(extrait du documentaire "Black Skin White Masks", d'Isaac Julien, 1996)

samedi 1 janvier 2011

Fanon and the Decolonization of Philosophy


"Elizabeth A. Hoppe and Tracey Nicholls' impressive and welcome collection of essays is invaluable reading for those anxious to evaluate and counter the juggernaut of neo-liberalism that is transforming human possibility through the shaping of human and capital flows. In addition, their collection opens new ways for us to consider the myriad ways in which Fanon—psychiatrist, philosopher, revolutionary—affects our thinking about ethically oriented human transformation toward being actional in our neo-liberal moment. Their fascinating, brilliant, and valuable collection explores wide-ranging topics responsible to a refreshingly generous orientation."
 —D. Moore, DePaul University


Fanon and the Decolonization of Philosophy explores the range of ways in which Frantz Fanon's decolonization theory can reveal new answers to perennial philosophical questions and new paths to social justice. The aim is to show not just that Fanon's thought remains philosophically relevant, but that it is relevant to an even wider range of philosophical issues than has previously been realized. The essays in this book are written by both renowned Fanon scholars and new scholars who are emerging as experts in aspects of Fanonian thought as diverse as humanistic psychiatry, the colonial roots of racial violence and marginalization, and decolonizing possibilities in law, academia, and tourism. In addition to examining philosophical concerns that arise from political decolonization movements, many of the essays turn to the discipline of philosophy itself and take up the challenge of suggesting ways that philosophy might liberate itself from colonial—and colonizing—assumptions.
This collection will be useful to those interested in political theory, feminist theory, existentialism, phenomenology, Africana studies, and Caribbean philosophy. Its Fanon-inspired vision of social justice is endorsed in the foreword by his daughter, Mireille Fanon-Mendès France, a noted human rights defender in the French-speaking world.
List of Contributors
Anna Carastathis, Nigel C. Gibson, Lewis R. Gordon, Peter Gratton, Ferit Güven, Elizabeth A. Hoppe, Mireille Fanon Mendès-France, Tracey Nicholls, Marilyn Nissim-Sabat, Olúfémi Táíwò, Mohammad H. Tamdgidi, Chloë Taylor, Sokthan Yeng
About the Editors
Elizabeth A. Hoppe is associate professor of philosophy at Lewis University.
Tracey Nicholls is assistant professor of philosophy and co-director of the women's studies program at Lewis University.
Lexington BooksMay 2010 298pp

jeudi 30 décembre 2010

L'enfant terrible des rues foyalaises

"De son enfance et de son adolescence, on a beaucoup dit, je retiens pour ma part, qu’il était avec deux autres larrons un « danger » à la rue Blénac. Il a été également un bon joueur de football, occupant la place d’avant-centre au Club colonial puis avec deux de ses frères à l’Assaut de Saint-Pierre.
À l’école, il était un bon élève très curieux, mais il semble qu’on ne le voyait jamais apprendre ses leçons.
Autre fait caractéristique : il se présentait toujours à un examen en avance par rapport à son âge et à son niveau – attitude de rupture déjà ?
Dès son plus jeune âge donc, sa personnalité était décrite comme débordante de vitalité – ce qu’on appelle chez nous « an cirè » –, il était avide de savoir, et excessivement courageux et volontaire.
Beaucoup d’anecdotes familiales en témoignent, il avait également des qualités de tribun et il remplissait fréquemment la cour de la maison familiale avec les jeunes du quartier.
Il semble donc avoir toujours évolué sur la base d’une volonté réelle d’existence authentique, qui s’est exprimée par une attitude de lutte contre toute forme d’injustice.
Ceux qui l’ont connu enfant, adolescent ou adulte sont d’accord pour dire qu’il était omniprésent à ses actes, d’une grande justice et d’un courage impressionnant.
La congruence de Fanon se situe, pour moi, d’abord dans son parcours jalonné d’engagements puis de ruptures, ciment d’un être chaque fois plus conscient de lui-même et d’autrui.
« L’existence n’est pas une courbe sinusoïdale, mais une lente, douloureuse, continuelle gestation. Je comprends les faibles mais je ne les aime pas. J’ai horreur aussi de ceux qui croient possible une vie au rabais », voilà la dédicace de sa thèse de médecine à son frère Félix."



Congruence du parcours de Frantz Fanon

France-Lyne Fanon




VST - Vie sociale et traitements, 2006/1 (no 89)
168 pages, Editeur érès

Article complet ici

dimanche 12 décembre 2010

Olivier Fanon, 50 ans après la Déclaration de l'ONU sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux

"Faire face à une nouvelle forme de re-colonisation" 
Olivier Fanon, fils du défunt Franz Fanon, a apporté, en marge des travaux de la Conférence internationale marquant le 50e anniversaire de l’adoption par l’Onu de la résolution 15 14 consacrant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, sa lecture de cet évènement et son regard sur ce qui demeure à accomplir. S’agissant de la résolution 15 14 octroyant l’indépendance aux pays et peuples colonisés, Olivier Fanon a soutenu que «pour moi, il s’agit d’un acte fondateur, et légitimement symbolique» Et de souligner qu’ «en tant qu’Algérien j’ai été pétri dans la lutte de Libération, je suis né en 1955 et j’ai vécu toujours en guerre, mon père était représentant du GPRA, nous avons vécu dans les camps, aux frontières, mon père était condamné et recherché», rappelle-t-il. 

Un vécu qui pour Olivier Fanon se résume comme suit : «J’étais élevé dans l’action militante active de la Révolution et la guerre. Les grands principes internationaux, je les respecte bien entendu, et toute indépendance s’obtient par la force. N’oublions pas que durant les années 1960, années de la décolonisation, l’Algérie a obtenu son indépendance après une guerre de décolonisation et ça n’a pas été un don» souligne Olivier Fanon. Ceci en ajoutant que «par ailleurs, il y a eu des pays qui disaient nous voulons rester avec vous (le colonisateur) et il ne faut pas oublier que nous, nous avons mis dehors le colonisateur français». Evoquant par la suite dans ses propos la décolonisation du Sahara Occidental ( envahi par le Maroc en 1975, ndds) en déclarant que : «La résolution 15 14, c’est aussi aujourd’hui la légitimité du combat qui continue du peuple sahraoui et moi je suis pour la lutte active» soutient Olivier Fanon. Précisant par ailleurs, qu’ «Il y a la lutte à mener au sein des grands forums internationaux mais il y a la lutte sur le terrain et l’indépendance s’acquiert par la force et la lutte, aujourd’hui, comme hier et aussi demain, voila ce que représente pour moi la Résolution 15 14.» . 

samedi 11 décembre 2010

Frantz Fanon, par son frère Joby

Né en 1923 à Fort-de-France, Martinique, Joby est l'ainé de 2 ans de Frantz Fanon. Après des études de Droit à Paris, il a exercé la profession d'Inspecteur des Douanes en France et aux Comores.
Très proche de son frère pendant les années étudiantes, entre Paris et Lyon, c'est lui qui tapera à la machine ses premiers écrits, consacrés au théâtre (oeuvres inédites). Pour la petite histoire, Frantz lui demandera de détruire les exemplaires en sa possession peu de temps avant sa mort.
Joby affecté en France, et Frantz en Algérie, sera le frère qui restera le plus en contact avec celui qui allait rapidement acquérir une stature d'écrivain mondialement reconnu. Défendant, après sa mort prématurée, l'oeuvre de son frère, il tombera sous le coup de l'ordonnance de 1960, qui interdisait aux fonctionnaires antillais soupçonnés de sympathie avec la cause indépendantiste d'exercer chez eux. Il se battra pour obtenir le rapatriement de la dépouille de son frère en Martinique, en vain, le gouvernement algérien alléguant ses dernières volontés.
À la fin de sa vie, lassé des nombreuses approximations et autres contre-vérités diffusées dans les nombreuses biographies consacrées à Frantz, il entreprend d'écrire une biographie de son propre frère, en collectant souvenirs personnels, correspondance familiale et autres documents soigneusement archivés.

"Si j'accepte aujourd'hui, après tant d'années, de parler de Frantz, c'est qu'il m'a semblé que les années passées avec lui aux divers moments de ses choix cruciaux, m'aideraient à le faire revivre devant vous, tel qu'en lui-même, et vous permettraient une approche moins livresque, plus charnelle, de ses écrits ainsi que de réfuter un certain nombre de lieux communs véhiculés par ceux que cet homme exceptionnel dérange."
Joby Fanon, "Frantz Fanon, De la Martinique à l'Algérie et à l'Afrique"

Joby termine ce travail de mémoire juste avant sa mort, en mars 2004. Il décède brusquement, à la veille de la conférence de présentation de l'ouvrage, prévu à Fort-de-France.
La biographie de Frantz Fanon par son frère Joby est éditée chez l'Harmattan :
Frantz Fanon, De la Martinique à l'Algérie et à l'Afrique
ISBN : 2-7475-5892-4 • février 2004 • 233 pages

Voir une critique de l'ouvrage sur le site Afrikara, le 22/09/2004.