Depuis la Révolution novembriste de 1954, l’Algérie aspire à un tiers-monde révolutionnaire. La guerre de libération nationale a été le porte-étendard de tous les opprimés du tiers monde. La cruauté de ce conflit et ses humiliations ont forgé le caractère révolutionnaire des Algériens. Cette violence originelle dans laquelle a baigné et germé la naissance de la Nation algérienne condamne-t-elle l’Algérie du troisième millénaire à être uniquement révolutionnaire ?
A l’indépendance, l’Algérie est devenue la Mecque des révolutionnaires. Il n’était pas rare de croiser dans les rues d’Alger ou d’Oran, des personnalités exemplaires telles que Nelson Mandela, Jomo Kenyatta, Mehdi Ben Barka, Frantz Fanon, Amilcar Cabral ainsi que beaucoup d’autres leaders charismatiques. Ces révoltés luttaient dans leurs pays respectifs et au-delà de leurs contrées, contre les dictatures et l’impérialisme comme Mario Suarez – qui deviendra président du Portugal, et de tous les Chiliens exilés après l’assassinat en septembre 1971 du défunt Salvador Allende. Et l’éternel Che à l’universitaire d’Alger en train de discourir pendant des nuits entières sur sa révolution, roulant lui même ses légendaires cigares cubains.
Comme le Che qui était complètement dévoué à son idéal, l’Algérien de l’époque soutenait mordicus qu’il allait changer le Monde. L’Algérie se donnait déjà l’image d’une nation qui prenait en charge son destin. Les années soixante-dix virent progressivement s’installer en Algérie une nouvelle ère politique. Le pouvoir se voulait être une entité immuable et éternelle. Il se substituera à l’idéal «subversif» de la révolution des succédanés démagogiques pour faire son «marché» idéologique. Mais le choix d’une diplomatie offensive, où chaque négociation se devait d’être une bataille renforçait la place de l’Algérie comme leader du tiers-monde de plus en plus présent. L’Algérie, faut-il le rappeler, a également tenue le rôle, prestigieux, de médiatrice dans les grands conflits de l’époque et avait réussi des paris improbables.
Cette force d’une diplomatie sans compromis plaçait le pays au centre de la politique internationale. Les années quatre-vingts consumèrent les dernières reliques de deux décennies de Révolution. Puis vint le drame. Une pseudo révolution se voulait celles des algériens. Elle s’enrobait d’une bannière «verte» pour faire ruisseler de sang rouge la terre de tous les espoirs. Le potentiel révolutionnaire des Algériens a été récupéré par une propagande islamo-intégriste.
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